Extrait de l’article de LYON MATIN du mardi 20 février 1990 n°3063 : ANDROMAQUE, Racine à la maison des loisirs et de la culture de la Duchère.
…Malène Daquin, professeur de théâtre, comédienne et metteur en scène, a opté pour une mise en scène moderne et originale, cassant toute l’armature rigide de la mise en scène classique.
Dans une suite de compositions d’images, elle a trouvé un mode d’expression chorégraphique au travers du jeu très physique des personnages.
C’est avant tout le thème de la passion qui l’a interpellé chez Racine. Sentiment, exprime-t-elle, « sur lesquels on peut broder à l’infini toutes sortes d’images et de résonnances qu’il nous renvoie. Le texte n’est jamais pour moi qu’un prétexte à exprimer des sentiments qui me touchent, un support à la création et à l’imagination ».
Tout au long de la pièce, les comédiens évoluent, au rythme de leurs impulsions. Les corps jouent dans la lumière, s’étirent, se déforment sous l’influence des sentiments qui les habitent. Pris au piège dans le cercle des passions, ils ressemblent à ces papillons de nuit, égarés, affolés, qui brûlent leurs ailes au feu de la lumière qui les a attirées. Passionnés et fragiles, si profondément humains, ils marchent vers leur destin et tour à tour, nous attendrissent, nous révoltent, nous émeuvent et nous bouleverses, ne nous laissent pas indifférents un seul instant…
P.A.