Extrait de l’article du journal, L’EXTRAORDINAIRE du 8 avril 1993 p 4 : TOTO :
Malène Daquin a choisi de se tourner vers l’intimité d’un homme de trente ans, touchant, simple, loin de l’éternelle figure légendaire du personnage solide comme un roc que l’on montre dans nos livres d’histoire.
« Victor Hugo n’a pas été seulement le grand-père costaud et barbu que l’on connaît. Il était très bel homme, avec un visage très féminin. Dans la période de sa vie que j’ai voulu mettre en scène, il est en proie aux désillusions, il fait des constats amers sur son passé, sur sa vie. C’est un homme plein de faiblesses et donc d’humanité, la mise en scène joue toujours sur deux aspects de sa personnalité, à la fois l’écorché vif, avec une sensibilité à fleur de peau, ou bien le monument qui s’est construit par les autres. »
Marié très jeune à Adèle Foucher qui lui donne cinq enfants, il soupire dès l’âge de vingt-huit ans ; sa femme ne l’aime plus, il en souffre. Sa rencontre avec Juliette Drouet, jeune comédienne, ancienne prostituée, lui redonne tout à coup l’énergie de la jeunesse. Il vit ces deux amours comme une quête du bonheur. Délaissant l’univers bourgeois et conformiste dans lequel il baigne, ses idées avant-gardistes et ses aspirations vers le peuple prennent leur essor…..
« L’idée du spectacle n’est pas de parler de Victor Hugo le mythe mais de le découvrir sous un jour nouveau, dans son rapport aux choses, aux êtres, dans son désir de comprendre la femme, de s’en rapprocher, de se mettre dans sa peau. J’ai voulu parler de ce personnage très contemporain parce qu’il me touche. A travers ces mots, il dit l’homme et la femme, la sensualité, l’incompréhension, le besoin de l’autre. »……
TOTO mêle le théâtre, la musique, la danse, le chant, le geste, le dessin, pour dire l’engagement de cet homme, sa relation au monde, à sa vie quotidienne. Le jeu du théâtre est une métamorphose, Victor Hugo se métamorphose pour mieux se comprendre et comprendre les autres…
M.C.
